Pantruche
ou les Mémoires d'un truand
Avant-propos de Jean Gabin
Illustration de Loïc Gosset
Avec cette courte autobiographie, Fernand Trignol nous jette tête la première dans les bas-fonds parisiens du début du xxe siècle ; ainsi que dans ceux, tout aussi fangeux et impitoyables, de l’âge d’or du cinéma français : le cinéma d’avant-guerre… celui des monstres sacrés (Jean Gabin, Louis Jouvet, Michel Simon, Arletty…).
Voisin débraillé de Ma philosophie de Courteline (dont Trignol était l’ami), ce recueil d’anecdotes mêle argot et français ouvragé au profit d’une petite musique qui évoque irrésistiblement le bouillonnement des faubourgs. Ainsi ce passage dans lequel l’auteur raille la plasticité morale d’Henri IV et son célèbre « Paris vaut bien une messe » : « Henri IV, c’est un gonce qui me plaît. Si pour sucrer Meaux ou Château-Thierry, quelques jours après Paris on lui avait dit : “Mon pote, il faut que tu te cloques bouddhiste”, il aurait répondu : “Cloquez-moi bouddhiste…” »
Du Audiard avant la lettre…