Traité de la délation (1946)
Préface de "L'éditeur"
Illustration Atelier Polysémique
Du petit brocard murmuré au libelle assassin sur papier de boucherie, la délation sert souvent d’égout aux vengeances personnelles du « citoyen » timide et réservé… C’était vrai en 1946. Ça l’est de nos jours, malgré les fictions pieuses des moralistes officiels. D’autant que – Motier le déplorait déjà avec beaucoup de sarcasme dans son vénérable Traité – il n’y a plus « de délation infâme. Il n’y a plus que de saintes dénonciations. Il n’y a plus de fanatisme niais, comme aux siècles de superstitions, mais bien des passions noblement échauffées autour d’un Idéal. » Un idéal en constant remodelage où ce qui était vertu il y a dix mois est aujourd’hui un crime irrémissible…