L'Homme tombé dans un fossé (1942)
Préface de Henri Poulaille
Illustration Atelier Polysémique
« Tu te plains au fond de ton fossé. Pourquoi ? Ne te sens-tu pas vivre ? Tu dois souffrir, c’est vivre plus fortement. Le seul état que l’homme ne puisse pas supporter, c’est l’inertie et l’ennui, et toujours il tend vers plus de passion. Et crois-tu donc que tu vivrais plus hors du fossé qu’au fond ? Tu sais que tu es pitoyable et c’est très beau ! Des êtres, tu le sais, pensent à toi avec angoisse. Que c’est beau ! Songe que tes enfants pleurent. Songe que ta femme te croit mort et que peut-être elle pense à se remarier. Ah ! ne sens-tu pas ton cœur battre indiciblement à cette idée, et à l’idée que tu pourrais ne jamais sortir de là !...
- SI vous y étiez, dit l’Homme… »